Pro Silva, une gestion durable et écologique de la forêt

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Pro Silva est une association de forestiers : gérants, propriétaires et professionnels. Ils font la promotion d’une Sylviculture Irrégulière, Continue et Proche de la nature (SICPN). Pour cela, ils forment les gestionnaires d’un domaine boisé à un type de sylviculture un peu à contre-courant. Cette gestion revient principalement à imiter la nature et hâter son oeuvre pour réduire ses coûts d’exploitation.

Les grands principes de la SICPN :

La SICPN préconise un certain nombres de techniques de gestion forestière dont vous propriétaire, vous pouvez vous inspirer. En voici, quelques unes :

  • Favoriser les essences locales car mieux adaptés au sol, aux conditions climatiques, aux ravageurs… Conserver des essences minoritaires mais intéressante.

  • Privilégier une régénération naturelle en laissant en place de bon semenciers et faire, ainsi, une économie de temps et de moyens.

  • Mettre en place une gestion d’arbres et non pas de parcelles : on va donc privilégier des fûts exploitables comme bois d’oeuvre, réfléchir avant toute coupe….

  • Laisser dans son bois des arbres morts et des végétaux divers pour assurer la présence d’auxiliaires, ennemis des parasites et xylophages.

Produire du bois selon Pro Silva

 

foret-gereeCe type d’exploitation au cas par cas – une “sylviculture d’arbres” – va générer un profil de bois avec une composition hétérogène d’individus jeunes, moyens et vieux. Une forêt “bio”, presque sauvage, avec des arbres remarquables, une faune et une flore riches. Les principes d’abattage sur l’âge ou la rotation uniquement ne seront plus l’usage.

“Il y a deux façons de gérer une forêt. On peut remettre régulièrement le capital à zéro avec des coupes rases. Nous choisissons de dégager des intérêts un peu moins importants avec des éclaircies bien gérées mais en faisant fructifier ce capital puisque l’on garde les plus beaux arbres qui rapporteront davantage. Et dans le même temps les charges comme les travaux forestiers ou les re-plantations sont moins importantes. Nicolas Luigi, délégué général de Pro Silva France via les Echos

Quels sont les recommandations de la SICPN en matière d’abattage ?

  • Scier les arbres exploitables de gros diamètre. En effet, l’un des piliers de cette stratégie de production forestière reste de vendre un bois de plus grande valeur sous forme de bois d’oeuvre.

  • Couper certains individus morts ou malades même si Pro Silva préconise de garder des souches ou des arbres tombés servant d’abri aux auxiliaires qui protègent le stock de bois sur pied.

  • Prendre soin, lors des inspections et promenades, de marteler les spécimens feuillus en vue d’un dégagement amenant de la lumière aux jeunes spécimens.

Cette gestion du sous-étage est justifiée par une volonté de cumuler la production de jeunes et de vieux arbres, de réduire la concurrence de la végétation adventice, de favoriser la qualité des jeunes plants grâce à l’éducation en demi-ombre et leur protection contre la sécheresse, la chaleur et le gel. (Source : pro silva).

  • Pratiquer des éclaircies par le haut sur certains arbres. Ceci, ayant pour but de développer de beaux houppiers. L’intérêt d’un houppier conséquent – outre la bonne santé de l’arbre – est économiquement intéressant pour la production d’aggloméré, de bois, de copeaux de chauffage ou de pâte à papier (voir même de bois raméal fragmenté).

L’intérêt économique de la SICPN

 

Cette gestion “bio” peut vous surprendre mais cette productivité axée sur l’individu et la diversité est intéressante à de nombreux niveaux.

Économiquement, vous gagnerez en moyen et en temps avec :

  • un prélèvement moindre mais de bois de plus forte valeur (bois d’oeuvre)

  • des interventions plus fréquentes mais de moins grosse ampleur

L’hétérogénéité des tailles et essences est, aussi, une grande force en cas de tempête ou de maladie. Cette stabilité est inestimable. Imaginons qu’une maladie s’attaquant aux résineux viennent contaminer votre bois. Que se passe t’il si votre propriété ne contient que des pins ou des épicéas ? Vous perdez l’ensemble de votre patrimoine. En panachant les essences, les tailles et l’âge des arbres vous rendez votre bois résilient. Celui-ci supportera mieux les pressions : catastrophes naturelles, ravageurs, stress hydrique…

 

 

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